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Une contribution aux idées de réforme du droit de la copropriété: Les favelas au BRESIL


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Dans les favelas de RIO DE JANEIRO, il n’y a pas de droit écrit de la copropriété, et pourtant ça marche !La copropriété « de fait » Avenida BRASIL à RIO DE JANEIRO compte avec un syndic, M. Sidnei, qui assure la fonction depuis longtemps. Son travail consiste à s’occuper des aspects techniques, comme les infrastructures de la copropriété, et à être une sorte d’ « arbitre de couples », en aidant les couples quand des disputes éclatent entre eux.

Quand il y a des sujets à traiter intéressant les habitants, il les appelle à se réunir au moyen d’une sirène installée à côté de la salle du syndic. Selon lui, les habitants participent souvent aux réunions et sont prêts au débat.

Les habitants payent R$20,00 (environ 7,30 Euros) par mois, correspondant à la taxe de copropriété. Cette taxe couvre les dépenses d’entretien et réparations de la piscine, du terrain de sports et les salaires du personnel d’entretien et du gardien de la copropriété, qui habitent aussi dans l’immeuble.

Les dépenses afférentes au réseau d’électricité, à la construction de la piscine entre autres, sont payées à part. Pour les travaux dans certaines parties spécifiques de la copropriété (par exemple la pose de revêtement de sol, dans un couloir), les habitants concernés s’organisent et partagent les dépenses entre eux.

 

Unknown

 

En 2004, le syndic a organisé des élections au sein de la copropriété pour savoir si les habitants voulaient continuer à payer la taxe de copropriété, et pour savoir également s’ils voulaient encore M. Sidnei comme syndic.

Il n’y a pas eu d’autres candidats pour la fonction. M. Sidnei a obtenu 100% des suffrages et les habitants ont également voté pour continuer à payer la taxe de copropriété.

La copropriété présente les services suivants : un bar, un coiffeur, une salle de jeux informatiques, entre autres. Pour installer un commerce ou un service à l’intérieur de l’immeuble, il suffit d’y habiter. Il n’est pas nécessaire de demander l’autorisation du syndic, mais le commerce ne doit pas avoir de concurrence.

Ainsi, les services offerts à l’intérieur de la copropriété peuvent se diversifier. Concernant les maisons, les habitants sont également autorisés à les louer ou à les vendre, sans demande préalable.

Le courrier pour les habitants arrive à l’adresse de l’immeuble (310, Rue Aimara ou 7301, Avenida Brasil). Dans la salle du syndic, M. Sidnei trie la correspondance et la classe par « couloir ». Chaque habitant va chercher son courrier dans le casier correspondant au n° de couloir où il habite.

 

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Une grille a été installée à l’entrée de l’immeuble pour contrôler la sortie des enfants de la copropriété, – qui risquent en effet de sortir et de se faire renverser sur l’autoroute – mais aussi pour contrôler l’accès. Il y a un gardien qui ouvre la porte automatique et contacte le syndic par talkie-walkie.

Le syndic a réservé un terrain à l’intérieur de la copropriété pour la construction d’une crèche. C’est un besoin des habitants qui travaillent toute la journée.

La grande majorité de la population travaille et les métiers sont très diversifiés. On trouve des serveurs des restaurants chics, des ouvriers, des cuisiniers, des femmes de ménage, des chauffeurs, des policiers – ces derniers étant en minorité dans la copropriété.

En regardant les maisons on constate que la différence sociale existe : on remarque des maisons où les façades présentent de la peinture sur la maçonnerie et où les encadrements de fenêtres et les portes sont en fer, à côté de maisons simples, en briques. A l’intérieur, la plupart des maisons comportent des télévisions à écran plat, des ordinateurs et des appareils de climatisation, pendant que d’autres n’ont qu’une seule lampe.

 

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– L’ambiance à l’intérieur de la copropriété

L’ambiance dans la copropriété semble être sereine et tranquille. Les « rues » (ou les couloirs) sont très propres, il n’y a pas de tags et les enfants jouent partout. Les habitants disposent d’une laverie et d’un barbecue communautaires. Pour le loisir, la copropriété dispose d’une scène, d’une table de billard, de jeux vidéo, de machines à musique, d’une piscine et d’un terrain de sports. Selon les habitants, il y a souvent des fêtes et des concerts, à l’occasion desquels les voisins des communautés et des favelas voisines rejoignent les habitants pour danser, faire la fête et boire un verre.

 

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Le trafic de drogue n’existe pas à l’intérieur de la copropriété. Le syndic donne quelques raisons :

– Les policiers qui y habitent dénoncent les vendeurs de drogue ;
– La taille de la copropriété constitue un espace trop petit pour se cacher de la police et la configuration des cheminements à l’intérieur rend la fuite difficile, étant donné qu’il n’ y a qu’une seule entrée ;

Palace II » Maira MACHADO MARTINS – Doctorante en « Etudes Urbaines, Aménagement et Urbanisme », Laboratoire Théories des Mutations Urbaines (UMR 7136), Institut Français d’Urbanisme (IFU), Université Paris 8.
Directeur de thèse : Alain BOURDIN.

 

 

 

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