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Les fermes urbaines:des jardins potagers sur les toits,au Canada,aux USA…

Produire des fruits et légumes écologiques, agrémenter le paysage, favoriser la pratique d’une activité physique saine et productive, réduit les ilots de chaleur, valoriser les déchets organiques, augmenter la biodiversité, améliorer la qualité de l’air.L’Association canadienne des jardins sur les toits fait la promotion de ce que l’on appelle la culture hydroponique

Les techniques de jardinage 

La meilleure manière de procéder est celle d’une culture dans des bacs avec réserve d’eau : il s’agit de bacs de 14 litres qui disposent de 5 jours d’autonomie en eau avec du vermicompost qui est un engrais excellent pour les plantes notamment de tomates. 

Les bacs peuvent être mis en réseau et connectés à un capteur d’eaux de pluie. 

On peut utiliser toutes sortes de matériaux de recyclage ce qui est encore plus environnemental, que ce soit des barils, des seaux recyclés, etc… 

Cette agriculture du toit peut également utiliser un substrat qui sont des tapis pré-végétalisés sans abîmer l’étanchéité des toitures ainsi végétalisées. 

On estime qu’il s’agit même d’une protection supplémentaire de l’étanchéité car il n’y a plus d’attaque des ultra violets sur les membranes étanches qui sont constituées sur les toits en général d’huile de bitume. Le bâtiment est ainsi protégé contre les chocs thermiques. 

Une toiture exposée au soleil peut atteindre une température de surface de 65 degrés alors que si la membrane est recouverte de végétaux l’on est à 15 à 20 degrés. 

Il faut évidemment poser une barrière anti racine avec une couche de drainage et de filtration : c’est-à-dire qu’en cas d’excédent d’eau une couche de galets la filtre puis elle se déverse dans une canalisation. 

On pose ensuite un substrat de croissance qui n’est pas de la terre naturelle qui devient trop lourde quand elle se gorge d’eau. 

Puis on pose une couche végétale qui donne un aspect engazonné ou un substrat léger composé de billes d’argile ou d’ardoise expansée. 

Il faut simplement prévoir que l’installation peut doubler le poids en cas de pluie ou de fonte de neige si bien que la structure portante doit être conçue pour le supporter. 

On peut cependant réduire la structure en créant des espaces de drainage qui dirige l’eau de pluie vers des gouttières.

Toutes les plantes peuvent pousser sur les toits. On peut ensuite combiner cette méthode d’hydroponie à l’aquaculture : ce sont des poissons élevés dans un bocal relié aux cultures qui produisent les éléments nutritifs nécessaires. 

Ces fermes urbaines se développent en CALIFORNIE. 

La startup « cityscape farmm » installée à SAN FRANCISCO propose aux citadins de développer les fermes urbaines sur le toit.

On peut aussi les concevoir dans des immeubles constitués en serres.

 

« Urban farming » aux Etats-Unis et plus particulièrement à DETROIT:

 

Urban Farming a été lancée en 2005 par Taja Sevelle, la chanteuse soul originaire de Minneapolis, à qui Prince avait offert un contrat d’enregistrement dans les années 80. Vivant depuis quelques années entre Detroit, New York et Los Angeles, elle dit avoir été effarée par le degré de misère de «Motor City» qui, malgré les annonces de renaissance à répétition, n’en finit pas de souffrir du déclin de son industrie automobile. «Les gens ne prennent pas la mesure de l’étendue de la pauvreté ici. Il y a des familles qui ne mangent pas à leur faim tous les jours», dit-elle en montrant la terre retournée de Gladstone prête à recevoir les premières semences de la saison.

Bénévoles:

 L’expérience a démarré avec trois jardins et 5 000 dollars. Aujourd’hui, l’association se flatte de gérer plus de 500 jardins sur 65 sites répartis dans la ville. Les jardiniers sont tous des bénévoles qui se relaient par groupes de deux à raison de deux fois par semaine au moins. La taille moyenne d’un jardin est d’environ 100 mètres carrés. Les fruits et légumes récoltés sont distribués entre les membres de l’association. Mais Taja Sevelle met un point d’honneur à autoriser le libre accès à ses plates-bandes à qui en a besoin. Pas de clôture ou de haies autour de ces potagers urbains. «Les gens dans le besoin ont souvent honte de demander, ici ils n’ont qu’à se servir, nous ne posons aucune question», poursuit Taja.

Son objectif est tout simplement d’«enrayer la faim dans le monde». L’agriculture urbaine, elle en est convaincue, est l’un des moyens d’y parvenir en poussant les villes vers l’autosuffisance alimentaire. Elle s’emploie du reste à promouvoir les bienfaits d’un «aménagement comestible» du territoire aux quatre coins du pays. Elle a déjà aidé au démarrage d’une centaine de jardins dans plusieurs villes américaines, dont Los Angeles et New York. Un projet de collaboration est en route à La Nouvelle-Orléans.Taja Sevelle n’est pas seule dans son combat. Avant elle, des dizaines d’associations à Detroit – dont plusieurs regroupées sous le collectif Garden Ressources créé en 2003 – ont fait de l’agriculture urbaine leur cheval de bataille. Il est vrai qu’avec ses milliers de terrains inoccupés, laissés à l’abandon pour la plupart, Detroit est le lieu rêvé pour une pareille expérimentation. La ville compte plus de 100 kilomètres carrés de terrains en friche, soit environ 30 % de sa surface totale ou l’équivalent de San Francisco.

Outre les 800 jardins qu’il gère, le collectif Garden Ressources dispense également des cours de jardinage et distribue des graines à ses membres tout au long de l’année pour 10 dollars (7 euros). Ses bénévoles viennent de toutes les classes sociales, se félicite Ashley Atkinson, directrice de Greening Detroit, l’une des associations fondatrices de Garden Ressources.

Un marché communautaire:

Depuis trois ans, Garden Ressources a également ouvert un marché aux légumes et produits frais pour permettre à ses membres d’y écouler leurs récoltes. Diane Morris fait partie de ses bénévoles devenue militante en trois petites années. Pour cette chômeuse de 50 ans, licenciée d’une chaîne de supermarchés après onze ans de service, le jardinage a été la planche de salut «pour ne pas tourner en rond du matin au soir», dit-elle, en montrant avec fierté l’épais classeur où sont rangées par thèmes les leçons d’agriculture urbaine qu’elle suit assidûment depuis le début de l’hiver. Il y a les sujets évidents : «Connaissance des fruits, connaissance de votre sol, préparation des semailles». Et puis, plus surprenants, viennent les chapitres «Organiser votre communauté», «Planifier vos gains».

Diane Morris reconnaît que les profits de la vente de ses produits sont encore modestes – une cinquante de dollars par semaine – mais elle compte rapidement transformer son hobby en gagne-pain. Elle a convaincu une église de son quartier de lui laisser cultiver un immense terrain en friche avec des bénévoles. Le projet est ambitieux. La surface qu’elle convoite dépasse largement la taille d’un stade de football. Mais elle ne manque pas de détermination. «Plusieurs personnes m’aident déjà à cultiver le lopin que j’entretiens depuis trois ans», dit-elle.

Trois ruches:

 Frank Donner et sa femme Jodi se sont eux aussi laissé prendre par le virus de la bêche. Tous deux instituteurs, ils cultivent leur potager derrière leur maison et participent surtout à l’entretien du jardin communautaire du quartier. Une partie des récoltes sert à leur consommation, le reste part sur les marchés du samedi. «Nous avons touché 500 dollars par personne la saison dernière, mais il y a du potentiel», confie Frank, qui compte racheter le lotissement vacant jouxtant le sien pour augmenter sa production. Il a également installé trois ruches qui lui ont donné 25 kilos de miel la saison dernière. Le couple envisage de tirer une partie substantielle de ses revenus de ces nouvelles activités. Jodi parle même de lâcher son job à l’automne.

«Le potentiel est là, confirme Ashley Atkinson, des dizaines de commerçants et de restaurateurs sont déjà clients et souhaiteraient plus de produits locaux, il faut juste que la ville accepte de passer à la vitesse supérieure.»

La vitesse supérieure ? Accepter d’octroyer des terrains plus grands à ces fermiers urbains. Pour l’instant, la mairie «tolère» cette nouvelle activité économique. «Nous accordons aux particuliers des permis d’un an, renouvelables», explique Marge Winters, adjointe du directeur de l’aménagement du territoire à la mairie. «Mais nous tenons à nous réserver le droit de récupérer les terrains s’ils intéressent des investisseurs».

Cette politique du cas par cas pourrait cependant rapidement changer avec la pression de groupes comme Greening Detroit, qui réclament qu’une plus grande partie du territoire soit rendue à l’exploitation agricole et surtout depuis que des privés promettent d’investir dans cette nouvelle révolution agricole. «Detroit est à la pointe du mouvement», exulte Ashley Atkinson, qui dit répondre à des dizaines de médias nationaux tous les mois.

Un financier de Detroit, Joe Hantz, vient d’annoncer le projet de création de la première grande exploitation agricole commerciale, Hantz Farm. «Nous avons recensé près de 28 hectares de terrains que nous souhaitons cultiver dès la saison prochaine», explique Matt Allen, le directeur du projet, qui attend désormais le feu vert de la ville. «Nous espérons pouvoir racheter les terrains appartenant à la ville à un prix symbolique, et ceux des particuliers au prix du marché», poursuit-il.

 «Le projet est à l’étude, nous devons encore nous pencher sur sa faisabilité», commente Marge Crawford, tout en reconnaissant que la municipalité est en effet sous pression pour être plus libérale et lâcher du lest dans l’utilisation de ses terres. Ainsi, elle a engagé un vaste recensement des terrains qu’elle pourrait mettre à disposition pour des exploitations agricoles, individuelles ou commerciales. «Cette ville a été construite pour plus de 2 millions d’habitants dans les années 50, nous ne sommes plus que 900 000 aujourd’hui, plaide Matt Allen. Et nous avons un argument financier. Nous créerons des centaines d’emplois, une cinquantaine à l’année, le reste sous forme saisonnière.»

L’enthousiasme pour l’agriculture urbaine n’est pas passé inaperçu des politiques. Le Département de l’agriculture a offert des bourses au collectif Detroit Agricultural Network. Et, il y a quinze jours, l’administration Obama a tenu une table ronde sur le sujet en y invitant l’un des leaders du mouvement, Mike Allen, directeur de Growing Power, dans le Wisconsin. «C’est une excellente nouvelle, jubile Marge Power, nous savons que cette administration est intéressée par l’agriculture urbaine, elle a même prévu de l’argent pour ce type de projet dans son plan de relance de l’économie.»

(Extrait d’un article paru dans le journal »Libération »)

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