Une étude du Cabinet XERFI RESEARCH :
Les marchés de la rénovation thermique des bâtiments (produits isolants et fenêtres) resteront en
croissance à l’horizon 2013 grâce à des fondamentaux solides.L’augmentation, structurelle, des prix
de l’énergie incitera en effet les ménages à réaliser des travaux pour réduire leur consommation
énergétique. Ce critère prend par ailleurs une importance croissante dans la valorisation d’un bien, avec
notamment l’affichage obligatoire de la classe énergétique dans les petites annonces immobilières.
La hausse du chiffre d’affaires des professionnels de la rénovation thermique sera cependant limitée, de
+2,4% en 2012 et +4,5% en 2013. L’activité reste en effet portée par de nombreuses aides fiscales
(TVA réduite sur les travaux de rénovation, éco-prêt à taux zéro, crédit d’impôt développement durable),
qui risquent fort d’être remises en question par le plan de rigueur en 2012.
Les opérateurs peuvent s’appuyer sur plusieurs axes de croissance:
En marge de fondamentaux bien orientés, les professionnels de la rénovation thermique bénéficient de
plusieurs leviers de croissance de leur activité :
– dans le logement, les incitations à réaliser des travaux dans les copropriétés commenceront à
porter leurs fruits. L’obligation de réaliser un diagnostic ou un audit de performance énergétique,
ou la possibilité de contracter un éco-PTZ de façon collective, sont autant de mesures qui vont
pousser peu à peu à la réalisation de travaux de rénovation dans les 8 millions de copropriétés
que compte la France ;
– dans le non résidentiel, le recours croissant aux contrats de performance énergétique (CPE)
par les collectivités locales ou les bailleurs sociaux représentera également un important
facteur de soutien.
Les pouvoirs publics encouragent fortement le CPE, qui garantit la baisse de
la facture énergétique par l’opérateur en charge des travaux et de la maintenance.Les freins
juridiques et techniques qui empêchent son essor seront ainsi peu à peu levés.
L’étude de Xerfi-Research propose une analyse détaillée des principaux segments du marché de la
rénovation thermique, à savoir les fenêtres et les produits d’isolation.Elle s’efforce d’apporter des
éléments de structuration sur ces marchés très fragmentés :
– sur le marché de la fenêtre, la concurrence fait rage : sont présents un grand nombre
d’opérateurs, dont certains positionnés sur l’ensemble de la filière (Lapeyre ou Huis Clos). Pour
les spécialistes de la fenêtre, l’heure est à l’élargissement des gammes, notamment sur les
produits à plus forte valeur ajoutée. Pour ce faire, la croissance externe demeure un moyen
privilégié (rachat de Mixal par FPEE), tout comme l’investissement dans les capacités de
production. En marge de la puissance industrielle, la communication et le marketing sont
également des sources majeures d’avantage concurrentiel pour les opérateurs sur la clientèle
des particuliers ;
– sur le marché des autres isolants (tuiles, laine de verre et de roche, plâtres, etc), l’aval de la
filière est très atomisé, avec la présence de nombreuses entreprises du second œuvre en
bâtiment. La fabrication est en revanche entre les mains de grands groupes. On retrouve ainsi
parmi les leaders Saint-Gobain (Placoplatre), Lafarge, Rockwool, Knauf ou les groupes
Imerys ou Monier dans les tuiles. Ces acteurs sont engagés dans une course à l’innovation
qui vise en premier lieu à améliorer les performances des produits.
Vincent Desruelles
Directeur d’études XERFI RESEARCH
Spécialiste du secteur construction logement